A tous les tamponnés de la vie.
Je me balade dans Bruxelles avec un cousin qui "a réussi" à Londres lorsque nous passons devant un vieux monsieur assis sur une caisse en bois. Devant lui est posée une balance orientée vers les passants. Mon cousin se précipite sur la balance, pousse un cri et prend à partie le mendiant : "Vous vous rendez-compte. J'ai pris au moins un demi kilo ! Que va dire ma femme ?" Puis il lui tend un billet de 5 livres. A peine avons-nous repris notre chemin, il me dit : "Tu vois, lui au moins, il fait des efforts! Il offre un service. Il mérite qu'on lui donne de l'argent. Ce n'est pas comme ces SDF alcoolisés qui glandent toute la journée. Eux, c'est des profiteurs ! Il est bien connu que les SDF profitent du système. Ils adorent cela. Et boire de l'alcool pour tenir le coup, quelle faiblesse comme dirait mon cousin. Le lendemain, je lui ai envoyé une balance à la city afin qu'il puisse être proactif en cas de gros crash boursier. J'y ai ajouté un parapluie afin d'optimiser ses nouvelles conditions de travail méritoires. Morale de l'histoire. Il faut toujours garder une balance près de soi. (et un parapluie)
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Le système ne choisit pas les meilleurs, il choisit les plus conformes. C’est dangereux. (Albert Jacquart) Cela me fait penser à Charles Michel, ancien premier ministre sans charisme de la Belgique et ... président du Conseil Européen sans aucune classe ni étincelle d'intelligence) Historiquement, les choses les plus terribles, guerres, génocides, esclavage … ne sont pas issues de la désobéissance mais de l’obéissance.
(Howard Zinn) Ne pas se décourager n'est-ce pas ?
Si écrire stimule tant votre âme et fait frissonner votre échine Allez-y ! La suite ? Vous verrez bien Plongez dans la page blanche Sensations garanties Indicibles et surtout uniques Quant à la pimbêche, arrachez-lui son collier de perles Il vous permettra de financer quelques mois d'écriture Par après, si quelques personnes estiment votre roman très mal écrit Dites-vous que vous êtes en avance sur votre temps Que personne ne vous comprend pour l'instant Réjouissez-vous, après votre mort, il y de bonnes chances que vous deveniez célèbre Vous voyiez ? Il ne faut jamais s'arrêter d'écrire. C'est une source de joie infinie, y compris postmortem Vous allez jouir sous terre Dans le désert,
Je vis une créature, nue, bestiale, Qui, accroupie au sol, Tenait son coeur dans ses mains Et en mangeait. Je lui dis "Est-ce bon, l'ami?" "C'est amer, bien amer, répondit-il, Mais je l'aime Car c'est amer, Et c'est mon coeur." La méritocratie est une absurdité Etre le meilleur, le premier, en écrasant les autres pour réussir (quoi ?) ou partager avec d'autres ses compétences pour créer ensemble ?
Compétition ou solidarité ? Les premiers de cordées laissant les autres humains dans le ravin ou soutenir tous le monde y compris les plus fragiles, les plus démunis, afin de les aider à sourire à la vie tant que faire soit possible ? Liste non exhaustive de mes écrivains sulfureux préférés
« La littérature est l’essentiel, ou n’est rien. Le Mal – une forme aiguë du Mal – dont elle est l’expression, a pour nous, je le crois, la valeur souveraine. Mais cette conception ne commande pas l’absence de morale, elle exige une “hypermorale” » George Bataille - Jean Genet - Grombrowicz - Alain Guiraudie - Robert Musil - Hervé Guibert - Hermann Hesse - Constantin Cavafy (poèmes) - Georges Bataille ( Essai : La littérature et le mal…) - Oscar Wilde - Melville (Bartelby) - John Steinbeck (irrévérencieux subtil) - John et Dan Fante (père et fils) - Carver - Bukowsky - Kafka - Lautrémont > Isidore Ducasse (Les chants de Maldoror) - Lovecraft - Pasolini - Kerouac (sur la route …) - Ginsberg (Howl) - Burroughs (Le festin nu, …) - Rimbaud - Baudelaire - Sade - Antonin Artaud (Héliogabale ou l'Anarchiste couronné…) - Stephan Zweig (Brûlant secret...) - Orwell (1984) - Huxley (Le meilleur des monde) - Stephen Crane - Hunter S. Thompson (Las Vegas Parano) - Camus - Beckett - Kevin Lambert (prix Sade) J'attends vos propositions ... Joyeusement irrévérencieux ou avec application Le plaisir de glisser au-delà des clous Nous sommes les trolls de vos peurs Nous sommes les petits démons de vos nuits
Jamais nous ne vous lâcherons les moustaches Devant autrui, vous ferez semblant de ne pas nous voir Mais une fois face à face, quel bonheur de vous laisser faire On va mordre vos fesses On va vous arracher les cheveux et tordre vos joues… Nous sommes les petits démons de vos nuits … Jérôme Bosch Léonard, Jérôme, Annie … et le Nouveau Monde
(François Harray) Il était une fois quelque part sur la planète bleue enchantée de vivre sa deuxième vie … - Maintenant qu’on a décoré notre atelier d’horribles créatures avec Jérôme, on fait quoi ? demanda un ado en regardant Léonard. - Raoul, répondit le vieil homme, pose cette question à tous les participants. Des débats à écoute s’ensuivirent, instiguant de multiples propositions parfois rocambolesques. Pour un premier essai, le groupe s’accorda, quasi à la majorité, de concrétiser l’envie alléchante d’Anatole. Léonard fut choisi par sept enfants de neuf à treize ans et par Suzy, septante-deux ans, dont la passion était de réaliser au crochet des pulls pour punk avec des slogans d’époque. Dans le courant de sa jeunesse, elle aimait sauter sur scène avec sa girl, tout en scratchant sa guitare à laquelle il manquait deux cordes. Trois ados au dos courbé, les bras ballants et les jambes trop sollicitées par le poids de la vie et les commentaires crétins de leur entourage, rejoignirent le groupe pour fuir leur ennui. À cette joyeuse équipe vint s’ajouter Anatole, le (très) gros cochon de la ferme d’à côté. Il adorait qu’on lui gratte la couenne à fond. Il grouinait de plaisir, se roulait sur le dos malgré ses tonnes de gras, en secouant ses pattes vers le ciel, et sollicitait du groin les éventuels bras inactifs afin de relancer les grattouilles. Sans plus attendre, nombre d’animaux et leurs copains humanoïdes pointaient leur nez pour participer à l’aventure, dont le plaisir d’écouter de la musique. Bon nombre s’accrochaient aux notes qui les ballottaient avec rythme. Ils adoraient les délires musicaux d’Annie et ses danses tarabiscotées. Ce qui était drôle, c’est qu’on cancanait dans l’Ancien Monde qu’elle vivait dans un tunnel. Il fallait être crazy ! Annie impulsa une ambiance du tonnerre dans l’atelier et aux alentours. Dans d’autres styles, Divine La drag queen et Arno se joignirent à l’équipe. Cela décupla divers délires plus queer punk ou rock and’roll, cadencés par les cumulets d’Anatole et ses complices dans une prairie en pente qui se terminait dans une rivière un peu froide, mais jouissive. Jérôme Le peintre adorait Arno Le chanteur. Et réciproquement. Ils se moquaient entre eux de leur accent et de leurs sottises permanentes. Raoul estimait ces vieux bien pires que des gosses ! En ce qui concernait leur projet, après discussion collégiale, il fut décidé de construire une machine. Tout était envisageable dans les ateliers qui commencèrent à se développer un peu partout dans une région où les humains nouvelles générations furent invités par la Terre en personne, à squatter le temps nécessaire. Histoire de revenir à sa raison d’être, le reste de son territoire fut dédié à nouveau, et de façon exclusive à la nature. Anatole, hyper motivé, fit comprendre aux membres de leur nouvelle aventure que son rêve serait de pouvoir jouir au moyen d’une grosse brosse ronde à poils durs, un peu allongée, qui tournerait grâce à une propulsion hydraulique afin de lui gratter le dos, la tête et le cul. Et si c’était possible, le ventre également. Les enfants riaient. Les ados aussi sauf un qui fit : — Pffffffuuuuuu. En moins d’une demi-heure, ce choix original fut avalisé par tous, sauf l’ado Thomas, qui quitta les lieux sur le champ. Lucas, un de ses amis, dit à Léonard : — T’inquiète Léo, je m’en occupe. Anatole, submergé par une joie trop intense, et malgré sa masse, sautait par rebonds dans tous les sens. Les vibrations au niveau du sol titillaient un sismographe imaginaire. L’atelier représentait la quintessence même du Nouveau Monde. Il était basé sur le respect de tous, des plus fragiles aux plus solides et personne n’y avait la prédominance. Il accueillait l’enfant de deux ans et la très vieille femme, le handicapé et la biquette … Pour le mener au mieux, Léonard suggéra à l’équipe de la brosse qui tourne d’inviter des potes qui possédaient quelques aptitudes pouvant se révéler utiles pour le projet. Cela s’inscrivait, bien sûr, dans le cadre du troc des talents de chacun. Du genre : — Toi Lili, qui es la plus jeune, tu peux m’apprendre des choses. J’en suis certain. Qu’est-ce que tu aimes faire ? demanda Léonard. — Des frites. — Eh bien, voilà. Moi qui suis d’origine italienne, quoique décédé en France, je ne connais pas la manière de faire les frites. Pourrais-tu nous expliquer comment les cuisiner ? Lili acquiesça d’un signe de tête en étouffant un petit rire de la main. — J’aime bien faire de la barque aussi. Tout le monde applaudit et se montra hyper motivé de participer à une telle expérience. Un des amis de Léonard était arrivé tout au début. Il s’agissait de Jérôme, un super peintre : il adorait dessiner plein de petits monstres, parfois très comiques, parfois très méchants qui pratiquaient plein de bêtises dans d’énoooormes tableaux. Les enfants, les ados, et … en fin de compte, tout le monde, constatèrent que Jérôme était un artiste bien allumé qui avait tout l’air de faire semblant, à l’époque, de croire en Dieu. L’ado Lucas lança, tout excité : — Qu’est-ce qu’on se marre avec lui ! En plus il a un drôle d’accent. Et quelle décoration de notre atelier nous avons créée grâce à son aide et nos délires à tous ! Avec lui, j’ai dessiné les plus belles horreurs de ma vie. Enfin, pour l’ambiance, c’était Thomas, l’ado rétif, qui demanda d’avoir de la musique pour travailler sur la machine. Léonard contacta, en sus de la bête Annie, la super Queen Divine, aux déguisements déjantés, qui ouvrit la scène avec des morceaux en style pop punk. Même Suzy se mit à sautiller sur des soubresauts style électrochocs. Quant à Thomas, il réalisa un de ses rêves : jouer de la batterie. À propos des arbres et autres plantes, ils s’enracinèrent les uns aux autres pour partager entre eux les pulsations sonores qui les grisèrent jusqu’au bout de la moindre feuille. Pas en reste, le vent participa aux festivités. En compagnie de cette bande de musicos chanteurs et chanteuses, Anatole et ses amis remuaient le popotin, les pattes, les plumes … bref, tout ce qui était possible. Hormis le chant et la danse, l’autre spécialité de Divine s’illustrait dans la monstration de perruques délirantes. Elle en amena toute une série. Elle en distribua aux participants de l’atelier qui s’éclatèrent comme des elfes primesautiers. Surtout Thomas. Plus il côtoyait Divine, plus il riait. Un des enfants de l’équipe demanda à La Queen qu’elle le maquille comme elle avec du rouge à lèvres. Le plus comique était Léonard couvert d’une perruque blond platine, qui sautillait, petit pas par petit pas, en tournant sur lui-même à la manière d’Anatole. Le cochon demanda aussi à Divine de lui mettre du rouge à groin. Concernant Léonard, il proposa ses services pour la réalisation des plans de la machine et pour la confection d’une maquette avant la construction de l’engin définitif. Mais d'abord, il voulait manger les frites de Lili. La finalisation de la machine prit trois semaines si l’on ajoute sa fixation, peu aisée, les pieds dans l’eau, à une roue à aubes. Tout le monde dut mettre la main dans le bois et les outils, avec l’aide précieuse des rats des champs (qui adoraient tourner dans la roue) et des castors. Sans ces derniers, le travail se serait révélé fastidieux. Mais quel succès lorsque la brosse gratta pour la première fois le dos d’Anatole. Les larmes pointèrent leurs petits nez chez la plupart des participants. De larges sourires aussi. Cet atelier fit du bruit et des émules. Frida, la peintre latino, vint les rejoindre pour ajouter des couleurs vives à leurs délires. L’atelier grandit, grandit et grandit encore … Il se subdivisa en plusieurs unités parmi lesquelles il était souhaité, comme à l’accoutumée, des collaborations sans attente d’un retour. Cela permit de créer toutes sortes d’initiatives, avec ou sans utilités apparentes. Qu’importe. Ayant eu vent de la célèbre Machine Anatole, toute la région vint se faire gratter le dos et le reste. L’engin acquit une réputation à plus de cent kilomètres à la ronde. Ce qui était énorme, puisqu’à part le soutien d’animaux compétents et consentants, les transports modernes de l’Ancien Monde n’existaient plus. À la demande générale, les castors et d’autres passionnés construisirent bon nombre de dispositifs du même genre dans la contrée. Au sortir de la fiesta célébrant la fin de réalisation de la Machine Anatole, Léonard et Thomas entamèrent une discussion animée au bistro. L’ado farouche trouvait louche que l’on puisse être gentil avec lui et les autres : - On dirait que nous sommes tous des Anges parfaits dans ce Nouveau Monde. J’ai l’impression d’être une statue de miel sans vie. Je n’oserais même plus aller piquer un paquet de clopes dans un night-shop qui d’ailleurs n’existe plus ! Pourquoi ? Où puis-je aller m’acheter des bières, boire en cachette et déraper ??? Hein ? - Malgré les apparences, répondit Léonard, le Nouveau Monde n’est pas une planète de bisounours. Bien qu’ils soient beaucoup moins nombreux qu’auparavant, le reliquat d’éventuelles crapules malveillantes et de gros cons au rictus nationaliste agressif se trouve dans le collimateur d’annihilation par la terre. Celle-ci s’emploie à éradiquer en profondeur ces cafards grâce à Bagheera et ses milliers de chevaliers noirs. Mais ces panthères – gardiennes du nouvel esprit - ne s’intéresseront jamais aux sales mioches comme toi. Au contraire, pour elles, les contestataires qui s’écartent de la norme sont le sel de la vie. Seuls les cloportes, surtout vénaux ou patriotes, sont à éradiquer. - Bagheera ? Les panthères noires ? Les contestataires sont appréciés ? C’est quoi tout ce blabla ? - Les panthères noires sont partout et nettoient le monde avec leurs crocs depuis les prémices de la nouvelle vie. Suite à la disparition de l’Ancien Monde dans un final planétaire sanguinolant et cannibale, elles font la différence entre un être bon, même maboul, qui dérape jusqu’aux extrêmes et une vermine sans empathie, sauf pour son nombril et son coffre-fort. Sans oublier les gros cons qui s’imaginent intelligents. Pour ces dangereux pauvres d’esprit, la Terre a créé un nouveau garde-fou – cette fois-ci radical - pour maintenir sa sauvegarde. Elle appréhende trop bien de quoi les humains parasites sont capables. Depuis, elle ne tergiverse plus : ELLE LES TUE. D’où la présence de Bagheera - et son clan - qui, depuis les temps anciens, protégeait déjà les plus fragiles comme le petit d’homme. Thomas regarde Léonard les yeux explosés Alors soit rassuré Thomas. Pour tes histoires de chopes, pourquoi ne pas créer un atelier de distillation pour que tu puisses picoler avec qui que ce soit quand tu veux et … en dehors d’un éventuel contrôle social qui ne devrait plus exister ? Tu pourrais même faire du troc. Un café avec terrasse. Une salle de spectacle avec de la musique et pourquoi pas un Night-shop ? Fais tes trucs ici-bas si cela te tente ou glande à fond ! Qu’importe. Depuis peu, tout est possible dans le respect de l’autre. Juste une remarque, fais gaffe à Anatole. Il est capable de vider tes cuves bien plus vite qu'il ne galope. Jamais, le visage de Thomas ne fut aussi éclatant aux yeux de Léonard. |
AuteurFrançois Harray (photographe - écrivain - historien de l'art) Catégories
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Mai 2023
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