Les mots se lâchent, les actes aussi.
Lorsque le président des Etats-Unis déclare qu’il faut se protéger des migrants mexicains grâce à un mur, dès le lendemain de son investiture, des enfants latinos se font tabasser par leurs camarades à l’école. Lorsque l’administration Poutine légifère contre toute information concernant les LGBTQI au prétexte de protéger les enfants russes, dès le lendemain, des groupuscules skinheads agressent des gays et filment des séances de torture à visage découvert. Des humiliations largement diffusées sur lesréseaux sociaux. Les lois répressives et les appels à dénonciation sont aussi l’apanage de certains leaders de pays d’Afrique, du Proche et du Moyen-Orient. On a même vu qu’en France, les débats autour de l’ouverture du mariage aux personnes de même sexe ont conduit des responsables politiques et religieux à tenir des propos homophobes. Ces prises de position ont libéré dans le corps social des actes de violence à l’égard de personnes LGBT. En Tchétchénie on assiste au retour du pire avec l’ouverture d’un centre d’internement réservé aux homosexuels, l’usage de la torture et l’incitation adressée aux familles par les autorités d’assassiner leurs proches pour « laver leur honneur » A travers l’exposition «La boite de Pandore», le Collectif MIXTURE, en collaboration avec ULB culture, s’interroge sur la libération d’une parole réactionnaire et une nette recrudescence de l’ordre moral qui consolide l’hétéronormalité et le binarisme des genres. L’égalité des droits et les avancées en matière de politique sexuelle sont remises en question (mariage pour tous, avortement, prostitution, PMA, loi trans) Les modèles minoritaires sont désormais perçus comme une menace pour la cohésion de la société et la lisibilité de son identité. C’est le modèle d’une société fondée sur l’altérité et l’inclusivité qui est battu en brèche. Cette libération d’une parole basée sur l’injure et l’exclusion, entretenue sur les réseaux sociaux et dans le chef de certains hommes (pas ou peu de femmes) de pouvoir, a pour conséquence un retour de l’homophobie ordinaire dans les paroles et dans les actes. Une violence symbolique et parfois physique, une menace de retour en arrière qui touchent toutes les minorités et les piliers de sociétés « avancées » comme l’égalité homme / femme. Nous envisageons de réunir dans cet événement des artistes qui s’exprimeront sur cette thématique de l’autorisation de la violence par les hommes de pouvoir, qu’ils soient politiques ou religieux.Nous avons choisi d’intituler l’événement « la boîte de Pandore » en référence au mythe antique de cette femme qui avait reçu, avec interdiction de l’ouvrir, une boîte contenant tous les maux de l’humanité. Poussée par la curiosité elle ouvrit la boîte et les malheurs se répandirent… ne laissant au fond que l’espoir. Libérer la violence est facile. La paix est longue à rétablir. Le collectif Mixture. Cette liste n'est pas exhaustive. |
AuteurFrançois Harray (photographe - écrivain - historien de l'art) Catégories
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Mai 2023
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